L’expertise automobile intervient le plus souvent en cas de survenance d’un dommage impliquant une voiture (parfois en cas de vol ou d’incendie du véhicule). Lorsqu’un tel dommage survient, la compagnie d’assurance qui s’apprête à indemniser le propriétaire du véhicule d’occasion, demande à l’expert automobile un rapport d’expertise. L’expert automobile devra ainsi renseigner la compagnie d’assurance principalement sur deux choses : l’importance des dommages d’une part, et l’authenticité des déclarations de l’assuré d’autre part (pour éviter les fraudes). Le rôle de l’expert automobile sera de quatre natures.

Identification du véhicule

L’expert va d’abord vérifier que le véhicule expertisé est bien celui de l’assuré. Pour ce faire, il va comparer les informations contenues sur le certificat d’immatriculation avec celles relevées sur la voiture (numéro d’immatriculation et numéro de châssis). De même, pour déterminer d’éventuelles épaves, il va comparer les numéros portés sur la plaque du constructeur avec le numéro d’identification du véhicule frappé à froid sur le châssis. C’est à cette phase d’identification du véhicule qu’un rapport d’historique peut se révéler particulièrement utile à l’expert car il doit aujourd’hui faire face à des modes opératoires de voleurs de plus en plus sophistiqués pour maquiller un véhicule classé épave.

Inventaire des dommages et leurs imputations

L’expert automobile va ensuite lister tous les dommages et déterminer à quoi ils sont dus (en droit il est fait référence à la notion d’« imputation »). Cette analyse des dommages au cas par cas va lui permettre de les répartir en deux catégories : imputable au sinistre / non imputable au sinistre. L’expert peut alors se retrouver dans 3 situations distinctes :

  • Pluralité de chocs : l’expert ne retiendra que les chocs sur la carrosserie étant la conséquence directe et immédiate de l’accident. Il listera tout de même les autres mais émettra à leurs égards des réserves quant aux faits qu’ils soient inclus dans les conséquences de l’accident.
  • Superposition de dommages : lorsqu'il constatera deux chocs d’origine différente, il cherchera à retracer la chronologie des dommages et il répartira les dommages par leur imputation (1er ou 2nd accident)
  • Aggravation des dommages : lorsqu'une voiture expertisée a fait l’objet de plusieurs chocs consécutifs dus à des accidents différents mais produits à intervalles rapprochés à différents endroits de la voiture, l’expert aura pour tâche de répartir les dommages entre les différents accidents.

Cette analyse des dommages étant faite, il classera ensuite le véhicule. Plusieurs catégorisations sont possibles. Parmi les plus connues figurent notamment : les véhicules techniquement, soit réparables soit irréparables ; et les véhicules économiquement, soit réparables soit irréparables.

Etablissement d’une procédure de réparation

Ensuite l’expert automobile va déterminer une méthode pour l’ordre des réparations du véhicule qu’il fixera avec le réparateur (nature des réparations et modalités de la remise en état). L’expert se prononcera ainsi sur :

  • La nécessité de remplacer (ou pas) les éléments de carrosserie abîmés par l’accident ou de réparer les pièces détachées défectueuses ;
  • L’étendue des travaux de peinture ;
  • Les délais de réparation (combien d’heures de main d’œuvre et post-main d’œuvre pour chaque réparation) ;
  • Les coûts de la main d’œuvre ;
  • L’opportunité de remplacement des pièces de rechange endommagées.

Évaluation du coût de la remise en état et, au besoin la valeur du véhicule

Après avoir inventorié toutes les réparations nécessaires, l’expert automobile doit ensuite évaluer le coût global de la remise en état du véhicule et, si nécessaire, procéder à une (nouvelle) évaluation post-accident, du véhicule.

Pour évaluer les réparations, il intégrera au chiffrage dédié à la stricte réparation du véhicule, les montants annexes à ces réparations mais obligatoires tels que par exemple, la réparation des accessoires du véhicule, ceux afférents à son remorquage, à son gardiennage et parfois, à son immobilisation. Enfin, rentreront également dans le montant global, le coût évalué de la vétusté et de la dépréciation du véhicule (lorsque par exemple, la voiture a subit un choc important entraînant des réparations qui vont porter sur un de ses organes de sécurité – châssis – ou en modifiant ses éléments de structure).

Enfin, l’expert automobile sera souvent amené à faire une évaluation du véhicule prenant en compte sa dépréciation du fait de l’accident survenu.