Quand vous prenez la route vous vous sentez libre derrière votre volant, sans contrainte de temps… Mais sur certains axes routiers, vous devez rester vigilant tout en gardant une bonne allure pour éviter d’être flashé par un radar. Aujourd'hui les radars sont de plus en plus nombreux et malheureusement de moins en moins visibles. Donc ouvrez bien les yeux lorsque vous prenez la route car les radars fixes et mobiles ont marqué des avancées techniques non négligeables depuis leur apparition en 2003. Il y a même le bon vieux radar laser qui est fonctionnel depuis 1997 sur les routes françaises. Ces radars routiers sont répartis en différents types dont le fonctionnement ainsi que la productivité s’améliorent de jour en jour. Radar fixe, mobile embarqué classique, mobile nouvelle génération, zoom sur ce qu’il faut savoir.

Que signifie le mot « radar » ?

Le terme « radar » est une abréviation issue de l’anglais « Radio Détection And Ranging ». C’est tout simplement un système de détection de présence, de position et de vitesse utilisant des ondes électromagnétiques. Les avions, les véhicules terrestres à moteurs (voitures, motos, scooters, camping-cars…), les bateaux ou aussi la pluie sont des objets et des éléments repérés par les radars. Les techniques utilisées ne sont pas très faciles à expliquer, mais l’essentiel est de rappeler qu’on exploite « l’effet Doppler » pour obtenir les résultats attendus du système. Par exemple il se manifeste pour les ondes sonores dans la perception de la hauteur du son d’un moteur de voiture, ou de la sirène d’un véhicule d’urgence. Malgré la simplicité du principe de fonctionnement d’un radar, sa théorie reste encore relativement complexe. Mais spécifiquement pour les conducteurs de véhicules, il faut noter que le radar est avant tout mis en place pour des raisons de sécurité, aussi bien pour vous-mêmes que pour les autres usagers de la route.

Qu’en est-il du radar fixe ?

Le radar fixe existe en France depuis l’année 2003, d’ailleurs c’est le premier type de radar automatique de ce genre. Il s’agit d’un système de contrôle qui fonctionne seul, sans l’intervention d’une personne, afin de verbaliser automatiquement les conducteurs ayant dépassé la vitesse maximum autorisée, puis une amende et un retrait de points en fonction du dépassement de vitesse. En 2015, environ 2 200 radars fixes fonctionnels ont été identifiés sur le territoire français. Ces radars fixes prennent la photo de la plaque d’immatriculation qui est envoyée directement au Centre National de Traitement de Rennes. Les radars les plus discriminants sont dits les radars 4ème génération de radars fixes sortis en 2011 dont le flash est visible à tout moment, c’est à dire de jour comme de nuit. Le radar fixe affiche cependant une petite marge d’erreur, autrement dit marge technique ou tolérance de l’ordre de 5 km/h jusqu'à 100 km/h et de 5 % au-delà de 100 km/h. Sachez que tout conducteur verbalisé a la possibilité de contester la contravention reçue ainsi que le retrait de points dans un délai de 10 jours maximum. Cette contestation peut parfaitement se réaliser en ligne sur le site ANTAI (Agence Nationale de Traitement Automatisé des Infractions).

Quelques notions sur le radar mobile

Le cinémomètre est un appareil de mesure de vitesse d’une voiture, appelé plus communément radar mobile, ce sont d’ailleurs les termes qui déterminent le système de détection de vitesse, au même titre que le radar fixe. Quoi qu’il en soit, le radar mobile est embarqué dans une voiture banalisée sous contrôle des forces de l’ordre. L’objectif et le fonctionnement du radar mobile sont fixés de manière à surprendre les conducteurs en infraction dans des zones où ils manquent éventuellement des radars fixes. Les policiers et les gendarmes se mêlent alors à l’improviste dans le trafic routier, en essayant de sensibiliser, d’éduquer les automobilistes dans le but de réduire au maximum les accidents de circulation. Au cas où le conducteur s’obstine à enfreindre la loi et le code de la route, en cas d’excès de vitesse, ce dernier n’échappera pas à des sanctions telles qu’une contravention, un retrait de points avec même possibilité d’immobilisation du véhicule et de mise en fourrière.

Fonctionnement du radar mobile

Il existe une petite différence de fonctionnement entre le radar mobile classique et le radar mobile nouvelle génération. Depuis 2013, cette nouvelle génération de radar mobile est embarquée dans une voiture standardisée et non dans une voiture de police. À cet effet, les forces de l’ordre peuvent suivre le conducteur suspect sur plusieurs kilomètres, sans que ce dernier s’en aperçoit. Et si vous pensez repérer le flash infra rouge, il n’en est rien puisqu'il est totalement invisible. Toutefois, le radar mobile nouvelle génération est conçu pour pouvoir mesurer la vitesse d’une voiture tout en étant à bord d’un autre véhicule en déplacement, contrairement au radar fixe.

A noter qu’un projet de privatisation de ces opérations de contrôle de vitesse est en cours depuis 2017, matérialisé notamment par un appel d’offres à l’égard de sociétés privées. L’idée est simple, libérer les forces de l’ordre de cette mission afin de leur permettre de se pencher sur d’autres missions plus importantes.

Quels types de radars mobiles peut-on identifier ?

Sur les routes françaises, il est possible d’identifier différents types de radars mobiles outre les radars embarqués classiques, il y a les radars lasers, les radars mobiles nouvelle génération comme « Mesta Fusion 2 » ou les « radars tourelles ». La première vague de radars embarqués classiques a été mise en place juste un an après la mise en route des radars fixes, c’était en 2004. Puis c’est en 2007 que la seconde génération du radar embarqué a été améliorée et posée sur un trépied pour contrôler les conducteurs cibles. Pourtant, bien avant le radar embarqué, il y a le radar laser sorti depuis 1997. Cet appareil est facilement transportable et continue à servir les autorités avec une portée limitée à 400 mètres. Son fonctionnement consiste à flasher le véhicule fautif, pour être ensuite signalé à d’autres policiers verbalisateurs postés quelques mètres plus loin. Il faut attendre 2013 pour que les radars mobiles nouvelle génération commencent à prendre en photo les automobilistes en infraction routière. Ce type de radar mobiles nouvelle génération est fonctionnel autant pour des véhicules en déplacement qu’à l’arrêt.

Tolérance d'un radar mobile

La différence notable entre le radar fixe et le radar mobile nouvelle génération est la tolérance, c'est-à-dire la marge d’erreur passée à 10 km/h contre 5 km/h pour le radar fixe pour une vitesse jusqu'à 100 km/h. Au-delà de 100 km/h, cette marge d’erreur passe à 10 % de la vitesse mesurée contre 5 % pour le radar fixe. A cet effet, le conducteur n’est pas sanctionné même s’il roule à 135 km/h, une vitesse qui dépasse 5 km/h par rapport à la vitesse autorisée sur autoroute par exemple. C’est le seul inconvénient du radar mobile nouvelle génération comparé au radar mobile classique qui pénalise les conducteurs de la même manière que le radar fixe.

Impact du contrôle radar sur les conducteurs

A titre d’information et de sensibilisation à l’endroit des conducteurs, sont flashés et verbalisés les véhicules qui roulent :

  • à partir de 146 km/h sur autoroute,
  • à partir de 124 km/h sur une voie rapide ou express,
  • à partir de 102 km/h sur une route nationale ou départementale,
  • à partir de 61 km/h en ville ou en agglomération.

L’excès de vitesse détecté par un radar est une infraction au Code de la route. Selon la gravité de l’infraction, les sanctions peuvent aller de la classe 3 à la classe 5, c'est-à-dire une amende de 68 euros à 3 500 euros (en cas de récidive). Il y aura également un ou plusieurs retraits de points sur le permis de conduire, de 1 à 6 points selon le cas. Et d’ici fin 2019 à début 2020, des radars urbains seront installés pour préserver davantage les accidents de circulation et détecter plus facilement les infractions en ville.

Le saviez-vous ? Le Ministère de l’intérieur dans le collimateur de la CNIL

Mercredi 4 décembre 2019, la CNIL (Commission Nationale Informatique et Libertés) a accusé le Ministère de l’Intérieur de trop garder les photos des plaques d’immatriculation des véhicules qui sont pris par les radars tronçons.

Ces radars tronçons automatiques à base de caméras de surveillance infrarouge existent en France depuis 2012 et ont un fonctionnement totalement différent des radars automatiques fixes. Les radars tronçons détiennent des détecteurs de vitesse qui prennent les plaques d’immatriculation en photo, puis un système mesure la vitesse moyenne pratiquée par les conducteurs sur un tronçon de plusieurs kilomètres et constate s’il y a eu infraction ou pas. Ne vous attendez pas à être flashé ou arrêté quelques kilomètres plus loin, vous recevrez la contravention automatiquement par courrier s’il y a eu infraction de vitesse mesurée.

Pour revenir sur l’accusation faite par la CNIL au Ministère de l’Intérieur, sachez que selon la loi, la conservation des plaques d’immatriculation prises en photo par les radars tronçons ne doit pas excéder vingt-quatre heures. Au vu du contrôle réalisé par la CNIL, des photos de numéros de plaques d’immatriculation ont été conservées au-delà de 4 ans. A noter que les radars tronçons prennent en photo toutes les plaques d’immatriculation, qu’elles soient en infraction de vitesse ou non…

Et pourtant selon un communiqué de la CNIL : « les numéros de plaque d’immatriculation des véhicules n’ayant pas commis d’infraction sont conservés plus de 13 mois pour les numéros complets, et plus de 4 ans pour les numéros tronqués de deux caractères, bien au-delà du délai de vingt-quatre heures, prévu par l’arrêté ». (Source 20 minutes)

Autre accusation faite par la CNIL et pas des moindres, le manque de sécurité de stockage de ces données collectées par les radars tronçons qui laisse vraiment à désirer, dû notamment à un problème de mots de passe pas assez sécurisants, des droits d’accès avec une traçabilité nullement satisfaisante ainsi qu’une gestion insuffisante de l’application par le prestataire du Ministère de l’Intérieur. Nous sommes bien loin du Règlement Général sur la Protection des Données Personnelles (RGPD) adopté par le Parlement européen le 14 avril 2016 et applicable en France depuis le 25 mai 2018…

Enfin la CNIL a indiqué que : « Le Ministère de l’Intérieur a trois mois pour se conformer à la loi (…) sur les deux manquements. Si le Ministère ne se conforme pas à cette mise en demeure dans le délai imparti », une sanction de la CNIL pourra tomber ! (Source 20 minutes)